Les énergies : généralités
Face à l’épuisement des énergies fossiles, les problématiques liées à l’énergie sont devenues l’une des préoccupations majeures de notre temps. Les énergies renouvelables sont les énergies du futur, mais elles sont exploitables dès à présent. L’amélioration de la performance énergétique et la production des énergies renouvelables sont les objectifs à envisager dès aujourd’hui.
La maîtrise de l'énergie : un enjeu crucial
À savoir :
- La consommation d’énergie par français a été multipliée par 2,5 depuis 1960.
- Le secteur le plus « énergivore » en France est le secteur résidentiel et tertiaire (voir diagramme ci-dessous).

- Plus de 80% de l’énergie que nous consommons dans le monde est produite par le charbon, le pétrole et le gaz naturel.
- 2,8 millions de ménages consacrent plus de 10% de leurs ressources à payer leur facture d’énergie, ce qui peut les amener à ne plus pouvoir se chauffer suffisamment, payer les factures de gaz ou d’électricité.
Les émissions de CO2 d’un français moyen sont quatre fois supérieures à la limite admissible pour cesser d’enrichir l’atmosphère de ce gaz à effet de serre. C’est pourquoi le cap fixé à long terme par le Plan Climat (1) est une division par 4 des émissions de gaz à effet de serre du pays d’ici 2050.
La question énergétique laisse apparaître deux problèmes majeurs auxquels nous serons confrontés :
L’épuisement des ressources naturelles
Sur Terre, se sont formés des stocks d’énergies dites « fossiles » au cours des centaines de millions d’années de son histoire : ce sont le pétrole, le charbon et le gaz.
La Terre renferme ainsi une certaine quantité de matières qui sont extractibles et dont la combustion fournit de la chaleur. Les spécialistes évaluent les réserves, en utilisant une unité d’énergie : la tep, « tonne équivalent pétrole », qui correspond à l’énergie dégagée par la combustion d’une tonne de pétrole. Ainsi 1 tep correspond à 1 tonne de pétrole, 1,5 tonne de charbon, 1000 mètres cubes de gaz, ou 0,1 gramme d’uranium enrichi.
À combien s’élèvent les réserves d’énergies, au niveau mondial ?
Les réserves prouvées en 2020 sont :
Gaz = 160 milliards de tep
Charbon = 530 milliards de tep
Pétrole = 250 milliards de tep
Uranium = 50 milliards de tep (varie beaucoup selon le prix d'extraction)
TOTAL = environ 990 milliards de tep
La consommation énergétique mondiale est de l’ordre de 10 milliards de tep par an, dont 8,5 milliards non-renouvelables. Le pétrole représente la principale ressource énergétique utilisée actuellement avec 3,5 milliards de tep par an (40% de l’énergie dans le monde et en France).
Ces stocks sont-ils importants ?
Tout est relatif :
Les réserves prouvées de pétrole correspondent à moins de 50 années de consommation actuelle. Mais il faut savoir que bien avant l’épuisement des réserves, l’extraction de cette ressource devra décliner, à partir de ce que les géologues nomment le « pic de Hubbert » (2).
Dans le cas où le charbon, ressource la plus abondante, peut se substituer au pétrole et au gaz, alors les réserves prouvées s’élèvent à 130 années de consommation actuelle.
Au regard de l’énergie solaire, la totalité des stocks d’énergies fossiles prouvés ou supposés (environ 4000 milliards de tep) sont extrêmement faibles : ils représentent l’énergie que reçoit la Terre du Soleil en moins de quatre semaines. Le potentiel de l’énergie solaire est donc immense.
L’accroissement de l’effet de serre
L’effet de serre est un phénomène naturel qui permet de maintenir la température moyenne de la surface terrestre à environ 15°C, contre –20 °C si ce phénomène n’avait pas lieu.
Cet effet de serre est provoqué par la présence de certains gaz dans l’atmosphère, notamment la vapeur d’eau et le dioxyde de carbone (CO2). Ces gaz retiennent une partie de la chaleur de la surface terrestre. Or, les activités humaines émettent beaucoup de CO2 : en conséquence, la concentration de l’atmosphère en CO2 augmente. L’atmosphère retient alors plus de chaleur, l’effet de serre est augmenté.
Il y a donc un réchauffement de l’atmosphère. Ce réchauffement a déjà été de 0,5 °C ces cinquante dernières années.
Si les émissions de gaz à effet de serre se poursuivent, la température de la terre augmentera d’une valeur allant de 2 à 6°C au cours du XXIe siècle.
Une variation de quelques degrés peut paraître faible, mais cette modification de la température se fait à un rythme environ 100 fois supérieur aux variations naturelles que connaît la Terre. Ce réchauffement est inquiétant, il risque de provoquer un choc climatique majeur. Tous les paramètres du climat seront affectés, et pas seulement la température : pluies et neiges, vents, ensoleillement. Plus chaud, le climat est probablement plus instable, ce qui se traduit par la multiplication des phénomènes extrêmes comme les tempêtes, ouragans, inondations. De plus, l’agriculture sera profondément affectée.
Face à ces constats, il est essentiel d’agir pour réduire notre consommation d’énergie fossile et émissions de gaz à effet de serre. Cela passe par chacun de nous, au cours de nos actions quotidiennes, ainsi que par des choix d’investissements, le tout dans une démarche d’économie d’énergie.
(1) Plan Climat : ensemble des mesures gouvernementales mises en place suite au protocole de Kyoto pour la préservation du climat.
(2) Pic de Hubbert : désigne le moment où est atteint le maximum d’extraction de pétrole, aussi bien pour un gisement, une zone, un pays, ou le monde. Après ce maximum, les conditions d'exploitation font que, bien que les réserves soient abondantes, la production ne fera que décroître.
Maîtrise de l'énergie et énergies renouvelables
Principes généraux et moyens d'action
La maîtrise de l’énergie, enjeu de ce XXIe, se fait d’une part par les actes quotidiens des individus et d’autre part, par des choix d’investissements qui conditionnent les consommations à venir.
Actes quotidiens
Ils dépendent de la volonté de chacun et de la connaissance que nous pouvons avoir des conséquences de nos actes : c’est pourquoi ce site vous offre des conseils en matière d’économie d’énergie pour le confort d’été, les transports, l’utilisation d’appareils électriques, les déchets.
Investissements
Il faut aussi savoir qu’une démarche d’investissement pour réduire sa consommation d’énergie est d’autant plus efficace si elle est conçue globalement, au départ d’un projet. Par exemple, pour une maison ancienne, l’installation de double vitrage améliore le confort, mais réduit peu les déperditions de chaleur d’une maison si les façades et/ou la toiture ne sont pas isolées. L’amélioration de l’isolation d’un bâtiment nécessite en général une démarche d’ensemble pour qu’elle soit efficace.
Ainsi, une quantité d’argent investi pour la maîtrise de l’énergie dans le logement sera d’autant plus rentable que les travaux porteront sur l’ensemble du bâti, c’est-à-dire lors d’une rénovation complète ou d’une construction neuve. Il est par exemple difficile et onéreux de rajouter quelques centimètres d’isolant sur un logement fini ou de mettre en place un puits canadien sans casser un mur ou un sol.
Il existe des exemples de démarche d’économie d’énergie pour des constructions de maison sans surcoût, lorsque la réflexion en amont a été suffisante et que les conditions (économiques, techniques, engagement du propriétaire, …) étaient favorables. Et il est établi, notamment en Suisse et en Allemagne, que le surcoût peut être inférieur à 10%. Il est par la suite amorti par les économies d’énergie générées.
Énergies renouvelables
En général, elles demandent un investissement plus important. En revanche les consommations sont très faibles : la ressource principale est « gratuite ».
Lorsqu’on mène un projet, si l’on souhaite intégrer l’utilisation d’énergie renouvelable, une démarche d’économie d’énergie est un préalable : en effet, ce n’est pas parce que l’énergie est renouvelable et propre qu’elle peut être gaspillée.
Les calculs économiques par rapport à une solution « classique » utilisant les énergies non renouvelables laissent parfois entrevoir un temps d’amortissement très long, et même, dans certains cas, une absence d’amortissement (suivant la durée de vie du matériel).
Or, cette comparaison est effectuée avec comme référence le prix actuel des énergies fossiles comme le gaz, le fioul. Et l’achat d’une chaudière brûlant des combustibles fossiles engage pour 15 ans. Or qui pourra garantir la stabilité du prix du combustible sur toute cette période ?
La même question se pose si l’on hésite pour un investissement de matériel économe.